Rabbin Eddie Shostak, Directeur de la vie juive et Chef du département des études judaïques au secondaire

En septembre 2000, alors que mes camarades juifs de l’Université McGill à l’autre bout de la ville et moi-même commencions une nouvelles année scolaire, nous étions confrontés      au choc de nos jeunes vies. La seconde intifada avait éclaté et comme si les nouvelles horrible venant d’Israël ne suffisaient pas, nos campus à 5 000 kilomètres de là étaient devenus des foyers d’activités anti-Israël.

Nous faisions face quotidiennement à des démonstrations agressives, des manifestations troublantes et des affrontements enflammés au campus. Finalement, une lettre fut envoyée de la part de segments de la communauté juive recommandant aux étudiants juifs d’éviter de porter la kippa et de cacher leurs Magen David lorsqu’ils se trouvaient sur le campus, par mesure de précaution. Ces événements sont devenus la toile de fond de l’émeute anti-Netanyahu du 8 septembre 2002, maintenant tristement célèbre. (Concordia University Netanyahu Riot, voir vidéos : CBC News Report – Confrontation at Concordia et film documentaire – Discordia)

Cette situation nous a tous laissée perplexes. Que nous voulaient-ils ? Israël était le symbole de nos aspirations nationales, notre refuge, notre patrie, le pays qui faisait fleurir le désert, un symbole d’espoir. N’était-ce pas évident ? Comment pouvait-on critiquer ? Comment ne pouvait-on pas prendre parti pour Israël ? Israël était incapable de faire du mal. Ces questions et ces paroles résonnaient dans nos cœurs – et nous n’avions pas de réponses.

Nous avons été pris avec notre dos contre le mur. En tant que produits du système des écoles juives, nous étions confrontés avec la pénible réalité que nous en savions très peu sur Israël, son histoire et ses multiples perspectives. Nous aimions Israël passionnément, mais ne savions pas vraiment pourquoi. La légitimité même d’Israël était mise à l’épreuve et nous avions très peu de choses intelligentes à dire à ce sujet.

Comment avons-nous réagi alors ? Eh bien, certains parmi nous se sont retirés, ont baissé la tête, se sont concentré sur leurs études, retournant à la maison en fin de journée sans gêne. Certains parmi nous se sont battus avec passion et émotion, mais manquaient de crédibilité intellectuelle. D’autres se sont trouvé des mentors, ont lu tout ce qu’ils pouvaient trouver sur le sujet, et ont demandé l’appui de communauté dans cette situation.

Nous nous retrouvions au Hillel Montreal, devenu notre centre, et avons reçu le soutien d’une poignée de leaders importants de la communauté et d’anciens élèves du Hillel. Nous avons été appuyés par la communauté en général, mais sans plus au début car elle aussi faisait face à une réalité difficile.

Nous avons organisé des séances pour promouvoir et défendre la cause, des conférences publiques, et des rassemblements. Nous avons distribué des fiches d’information, des publications et lancé un site web intitulé IsraelPride.com (qui a été finalement piraté et volé par des étudiants arabes activistes présumés).

Contre nos réflexes émotionnels, notre public cible principal n’était pas les étudiants antisémites ou antisionistes. Nous avons compris que ceux qui haïssent continueront de haïr et qu’il ne nous fallait pas gaspiller notre énergie sur eux. Nous avons concentré notre attention sur un public général plus neutre, mais notre mission était d’inspirer un sentiment de fierté à l’égard d’Israël parmi les étudiants juifs. Une fierté bâtie sur une base à la fois intellectuelle et émotionnelle.

Je ne reproche pas à nos écoIes d’avoir manqué de nous préparer aux réalités du campus. Elles étaient sans doute concentrées sur d’autres priorités. Aujourd’hui, alors que les activités anti-Israël continuent de sévir dans les universités avec les appels au BDS ou autres, nous avons l’obligation de prendre les leçons apprises et d’utiliser les vastes ressources disponibles pour assurer que chaque étudiant diplômé de nos écoles soit équipé d’une fierté et d’une passion lui permettant de défendre intelligemment la légitimité de l’État d’Israël ET qu’il soit en mesure d’articuler ses réalisations comme lumière parmi les nations.   

À cette fin, alors que nous nous préparons à célébrer le 70e anniversaire de la fondation de l’État d’Israël, nous sommes très heureux d’intégrer un nouveau programme d’études sur Israël pour les classes de la 9e à la 11e année.

Ce cours passera en revue l’histoire du sionisme, son développement et ses complexités afin de renforcer la fierté et l’amour pour Israël partagé par nos élèves. En outre, ce cours permettra aux élèves de découvrir par eux-mêmes où ils se situent par rapport au rêve sioniste.

Les cours porteront en 9e année sur l’attachement du peuple juif à la Terre d’Israël et les approches historiques du sionisme, en 10e année sur la diversité culturelle et la fondation de l’État, et en 11e année sur les enjeux contemporains.

Tout au long du programme, les élèves auront l’occasion de traiter des enjeux et d’apprendre à articuler leurs positions en employant divers médias.

Nous avons engagé la coopération de ressources existantes telles que le Jerusalem EdTech Solution (JETS Israel) et l’ancien directeur du Jewish Education Project à New York, le Dr. Tuvia Book pour nous aider à orienter le programme. Nous sommes impatients de tirer profit de nos relations avec des organisations communautaires locales comme le Centre for Israel and Jewish Affairs (CIJA), Hillel MontrealStandWithUsKollel Torah MiTzion et Bnei Akiva, pour des opportunités éducatives uniques.

Il est notre espoir de voir nos élèves graduer avec la capacité de jouer un rôle dans le déroulement de l’histoire de notre peuple. 

Yom Ha’Atzmaut @70 Saméah avec un peu d’avance!!

 

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